🛡️ Points clés pour ne pas payer Intrum sans justification
- Exigez les preuves : Cession de créance, contrat initial, historique des paiements
- Vérifiez la prescription : 2 ans (consommation) ou 5 ans (crédit)
- Contestez par écrit : Courrier recommandé avec AR obligatoire
- Connaissez vos droits : Intrum ne peut ni saisir ni bloquer vos comptes
- Évitez le téléphone : Privilégiez toujours les échanges écrits
Recevoir un courrier d’Intrum génère souvent stress et confusion. Pourtant, cette situation ne doit pas vous pousser à payer aveuglément. En tant qu’expert ayant accompagné de nombreuses familles dans leurs difficultés patrimoniales, je vous rassure : des droits solides vous protègent face aux sociétés de recouvrement. Cet article vous dévoile les mécanismes d’Intrum, les situations où vous pouvez légalement refuser de payer, et la méthode structurée pour défendre vos intérêts. Avant de régler quoi que ce soit, prenons le temps de comprendre vos droits et les outils à votre disposition.

Le fonctionnement d’Intrum et le cadre du recouvrement amiable
Qu’est-ce qu’Intrum et quel est son rôle exact ?
Intrum est une société internationale de recouvrement de créances, mandatée par des créanciers comme les banques, opérateurs télécom ou organismes de crédit. Son rôle consiste à récupérer des impayés en phase amiable, avant toute procédure judiciaire. Contrairement aux idées reçues, Intrum n’est ni un huissier ni un organisme public, mais un simple prestataire privé.
Cette distinction est fondamentale : Intrum n’a pas plus de pouvoir qu’une entreprise classique. Comprendre cette réalité vous permet de relativiser l’impact de leurs relances et de reprendre le contrôle de la situation.
Les limites légales du recouvrement : ce qu’Intrum peut et ne peut pas faire
Intrum peut légalement envoyer des courriers, appeler dans des horaires réglementaires (8h-20h en semaine), et proposer des échéanciers de paiement. En revanche, cette société ne peut ni saisir vos biens, ni bloquer votre compte bancaire, ni entrer à votre domicile, ni vous menacer de sanctions pénales. Seul un huissier muni d’un titre exécutoire obtenu après procédure judiciaire peut procéder à des saisies. Intrum reste donc cantonné au recouvrement amiable, sans pouvoir coercitif réel. Connaître ces limites, c’est reprendre le contrôle de la situation et ne plus subir leurs pressions psychologiques.
Vos droits fondamentaux face à une société de recouvrement
La loi vous accorde plusieurs droits inaliénables face aux sociétés de recouvrement. Vous avez le droit à l’information : exiger les justificatifs complets de la dette et de la cession de créance. Vous disposez du droit à la contestation : refuser de payer tant que la dette n’est pas solidement prouvée. Vous bénéficiez d’une protection contre le harcèlement, avec des horaires et une fréquence de relances strictement encadrés par la loi.
Enfin, vous avez le droit au silence : aucune obligation de répondre au téléphone. Vous n’êtes pas en position de faiblesse, vous avez des droits solides à faire valoir.
Les situations où vous pouvez légalement refuser de payer Intrum
L’absence de preuve de la cession de créance
Pour être légitime dans ses démarches, Intrum doit impérativement prouver que le créancier initial lui a effectivement cédé la créance. Cette preuve passe par plusieurs documents essentiels : le contrat de cession en bonne et due forme, les justificatifs de la dette originelle, et l’historique complet des paiements effectués. Sans ces éléments probants, vous êtes parfaitement en droit de refuser tout paiement. Je recommande systématiquement d’exiger ces documents par courrier recommandé avec accusé de réception, en conservant précieusement tous les échanges. Pas de preuve, pas de paiement. C’est aussi simple que cela.
La prescription de la dette
La prescription constitue un mécanisme légal protecteur : au-delà d’un certain délai, une dette ne peut plus être légalement réclamée. Les délais varient selon la nature de la créance : deux ans pour les dettes de consommation courante (factures téléphone, énergie, eau), cinq ans pour les crédits bancaires. Attention toutefois, la prescription peut être interrompue par une reconnaissance de dette de votre part ou un paiement partiel, même symbolique. Il convient donc de vérifier méticuleusement la date du dernier paiement effectué ou de la dernière relance émise par le créancier initial, pas par Intrum. La prescription est votre alliée, à condition de ne pas la relancer involontairement.
Les frais de recouvrement injustifiés ou illégaux
Depuis le décret de 2016, les frais de recouvrement amiable ne peuvent légalement être facturés au débiteur. Seuls les frais de justice, dans le cadre d’une procédure d’huissier avec titre exécutoire, peuvent être ajoutés au montant initial de la dette. Méfiez-vous des pratiques abusives : majorations arbitraires, frais de dossier fictifs, ou commissions de recouvrement illégales. Toute surfacturation doit être systématiquement contestée par écrit. Ne payez jamais plus que ce que vous devez réellement. Cette règle est absolue et non négociable.
La dette déjà réglée ou contestée auprès du créancier initial
Deux situations fréquentes justifient un refus de paiement : la dette déjà acquittée mais non mise à jour dans les systèmes informatiques, ou la dette préalablement contestée auprès du créancier d’origine mais transmise malgré tout à Intrum. Dans ces cas, fournissez immédiatement les preuves de paiement (relevés bancaires, reçus) ou les justificatifs de votre contestation antérieure. Intrum a l’obligation de vérifier ces éléments avant de poursuivre ses démarches. Une erreur administrative ou une négligence du système ne crée pas magiquement une dette légitime.
La méthode structurée pour contester efficacement une demande Intrum
Étape 1 : Demander les justificatifs par courrier recommandé
L’écrit constitue votre meilleure protection : traçabilité parfaite et preuve indiscutable en cas de litige ultérieur. Exigez systématiquement les éléments suivants : nature précise de la dette, montant exact avec détail des composantes, date d’origine du contrat, copie du contrat de cession entre le créancier et Intrum, et coordonnées complètes du créancier initial. Utilisez exclusivement l’envoi en recommandé avec accusé de réception, en conservant tous les justificatifs. Ne versez aucun paiement, même partiel, avant réception et vérification minutieuse de ces documents. La première étape est toujours la même : exigez des preuves incontestables.
Étape 2 : Vérifier la prescription et la validité de la créance
Une fois les documents reçus, analysez-les méthodiquement : date de la dernière action du créancier original, cohérence du montant réclamé, existence d’un contrat dûment signé. Vérifiez si la dette est prescrite selon les délais légaux applicables à votre situation. Comparez ces informations avec vos propres archives : relevés bancaires, contrats conservés, correspondances antérieures. Identifiez les éventuelles incohérences, erreurs de calcul, ou anomalies dans les dates. Prenez le temps de tout vérifier minutieusement, c’est votre meilleure protection contre les tentatives d’abus.
Étape 3 : Formuler votre contestation par écrit (modèle de courrier)
Structurez votre courrier de contestation selon un plan rigoureux : destinataire (Intrum avec références précises), objet clair (contestation de créance), et numéro de dossier mentionné dans leurs courriers. Dans le corps du message, exposez factuellement vos motifs : dette prescrite avec calcul des délais, absence de preuves suffisantes, créance déjà réglée avec justificatifs joints, ou toute autre anomalie constatée. Demandez explicitement l’arrêt immédiat des relances et la clôture définitive du dossier. Envoyez systématiquement en recommandé avec accusé de réception, en conservant une copie complète. Un courrier bien rédigé vaut souvent mieux qu’un long débat téléphonique.
Évitez le téléphone : pourquoi privilégier l’écrit systématiquement
Le téléphone présente de nombreux risques : absence totale de preuve des échanges, pression psychologique exercée par des professionnels formés, et surtout risque de reconnaissance involontaire de dette par des formulations malheureuses. L’écrit offre tous les avantages opposés : traçabilité juridique complète, temps de réflexion pour formuler vos arguments, et valeur probante devant les tribunaux. Ne communiquez jamais vos informations bancaires par téléphone, et refusez poliment mais fermement tout échange oral. Au téléphone, vous perdez le contrôle. À l’écrit, vous gardez la main sur la situation.
Vos protections légales contre le harcèlement et les pratiques abusives
Le cadre du décret de 1996 : fréquence et horaires des relances
Le décret n°96-1112 encadre strictement les pratiques de recouvrement en France. Les horaires autorisés sont limitées : 8h-20h en semaine uniquement, avec interdiction formelle les dimanches et jours fériés. La fréquence des relances est également réglementée : pas de harcèlement téléphonique avec appels répétés dans la même journée. Les pressions morales, menaces d’intimidation, ou chantages sont formellement interdits. Ces règles s’appliquent intégralement à Intrum, sans exception possible. La loi fixe des limites claires et non négociables, qu’Intrum doit impérativement respecter sous peine de sanctions.
Que faire en cas de harcèlement téléphonique ou de pression abusive ?
Documentez scrupuleusement chaque appel abusif : date, heure précise, contenu des échanges, et ton employé par votre interlocuteur. Envoyez immédiatement un courrier recommandé exigeant l’arrêt définitif des relances téléphoniques, en rappelant le cadre légal. Signalez les abus constatés à la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), qui dispose de pouvoirs de sanction. En cas de harcèlement caractérisé, vous pouvez porter plainte au commissariat. Le harcèlement n’est jamais acceptable dans une société civilisée, et vous disposez d’outils efficaces pour y mettre fin définitivement.
Les recours possibles : DGCCRF, mise en demeure et action en justice
Plusieurs recours graduels s’offrent à vous selon la gravité de la situation. Le signalement à la DGCCRF constitue le premier niveau : cette administration peut sanctionner lourdement les pratiques abusives. La mise en demeure adressée à Intrum représente le niveau intermédiaire, particulièrement efficace. En dernier recours, la saisine du tribunal vous permet d’obtenir des dommages et intérêts en cas de préjudice avéré. Ces recours restent accessibles, même sans avocat pour les montants modestes. Il existe plusieurs niveaux de réponse adaptés à chaque situation : adaptez votre action à la proportionnalité nécessaire.
Les erreurs à éviter absolument face à Intrum
Ne jamais reconnaître une dette sans vérification préalable
Toute reconnaissance de dette, même verbale, produit des effets juridiques majeurs : relance automatique de la prescription et validation implicite de la créance. Ne répondez jamais précipitamment aux courriers ou appels, même si la dette vous semble a priori légitime. Prenez systématiquement le temps de vérifier tous les éléments avant toute déclaration. Un simple « oui, je dois effectivement cette somme » peut vous coûter très cher juridiquement et financièrement.
Attention aux paiements partiels qui relancent la prescription
Un paiement partiel, même symbolique d’un euro, relance automatiquement le délai de prescription à zéro depuis la date du versement. Ce paiement vaut reconnaissance explicite de dette, annulant tous les bénéfices de la prescription acquise. Ne versez jamais d’acompte sans avoir préalablement vérifié l’intégralité de la validité de la créance réclamée. Un euro versé par négligence peut transformer une dette prescrite en dette parfaitement active et exigible.
Ne pas céder à la pression ou aux menaces sans fondement juridique
Rappelez-vous qu’Intrum ne dispose d’aucun pouvoir réel de saisie ou de blocage de comptes bancaires. Les menaces d’intervention d’huissier ou de poursuites pénales sans fondement légal relèvent de l’intimidation abusive. Gardez votre sang-froid, ne cédez jamais à la peur instillée artificiellement. Vérifiez systématiquement toutes leurs affirmations auprès d’un tiers compétent : association de consommateurs, avocat, ou service juridique. Les menaces ne créent aucun droit supplémentaire. Restez lucide et factuel.
Quand et comment chercher un accompagnement professionnel ?
Les associations de consommateurs (UFC-Que Choisir, CLCV, etc.) offrent un accompagnement gratuit ou peu coûteux particulièrement précieux. Elles assurent conseil personnalisé, médiation avec les sociétés de recouvrement, rédaction de courriers types, et vérification de la légalité des demandes. Leur expertise des pratiques d’Intrum constitue un atout majeur. Certaines situations nécessitent cependant l’intervention d’un avocat : litige complexe impliquant plusieurs créanciers, montant élevé justifiant les honoraires, menace crédible de procédure judiciaire, ou harcèlement avéré nécessitant une action en dommages-intérêts. L’avocat peut négocier efficacement, contester devant les tribunaux, et obtenir réparation de vos préjudices. L’aide juridictionnelle existe pour les revenus modestes. Un avocat représente un coût certain, mais dans certains cas complexes, c’est un investissement absolument nécessaire et rentable.
Les solutions en cas de difficultés financières réelles : dossier de surendettement
Si la dette s’avère réelle et que vous ne pouvez objectivement pas l’honorer, d’autres solutions existent. Le dossier de surendettement auprès de la Banque de France constitue une procédure légale protectrice : gel immédiat de toutes les poursuites, rééchelonnement des paiements selon vos capacités, ou effacement partiel dans les situations les plus difficiles. Cette solution légale vous protège efficacement contre tous les créanciers, Intrum inclus. N’attendez pas que votre situation financière se dégrade davantage pour entreprendre ces démarches préventives.
Face à Intrum, vous disposez de droits solides et de solutions efficaces. Ne payez jamais sans vérification préalable, exigez systématiquement les preuves, et agissez avec méthode et sang-froid. Que vous souhaitiez contester une créance infondée ou négocier un arrangement sur une dette réelle, les outils juridiques existent. N’hésitez pas à vous faire accompagner par des professionnels compétents si la situation le justifie. Vous avez toutes les clés pour gérer cette situation sereinement, dans le strict respect de la légalité, sans céder aux pressions injustifiées.

